Blessé au visage le 5 Janvier 2019.
Sur la Place Pey Berland à Bordeaux, un mouvement de foule soudain fond dans la direction de David et de sa compagne, qui tentent de s’écarter. S’étant éloignés du groupe et pensant que le danger est écarté, ils marchent en direction de la sortie de la place lorsque David est violemment heurté au visage par un projectile venant de sa droite. Son nez est fracturé sur le coup, il titube, perd immédiatement beaucoup de sang et manque de perdre connaissance. Lui et sa compagne trouvent assez rapidement des street medics à quelques mètres, qui devront notamment s’interposer pour qu’une seconde charge ne les balaie pas pendant qu’ils prodiguent les soins à David. Il sera finalement évacué par les pompiers (avertis par sa compagne) au bout de 30min et n’aura pas reçu d’assistance des FO ayant constaté sa blessure.
Après une première ITT de 20 jours, David subira deux opérations de reconstruction du nez l’empêchant de travailler pendant plusieurs mois. Il venait de créer son entreprise quelques mois plus tôt et son activité sera fortement perturbée tout au long de 2019. Il garde une cicatrice peu visible mais n’a pas récupéré la forme de son nez ni toute la mobilité de son visage, son odorat a diminué et il a une rectitude cervicale (comme après un « coup du lapin »).
Il a porté plainte en gendarmerie (pour violence de la part d’une personne dépositaire de l’autorité publique et non assistance) et effectué un signalement sur le site de l’IGPN. Il a appris, 1 an plus tard, par son avocat que sa plainte avait été classée sans suite depuis plusieurs mois (sans que ce lui fut notifié par la justice). L’enquete a conclu à une blessure probable par un projectile de grenade des forces de l’ordre, involontaire et « sans faute ».
Toute la réalité de la république avec l’illusion de ses droits de l’homme appris à l’école et sa violence pour protéger ses réseaux communautaires d’argents et de pouvoirs.
Bonjour David, très touché par ce qui vous est arrivé, et plus encore par l’absence de reconnaissance judiciaire par la suite.
Je fais partie d’un collectif bruxellois qui a fondé en 2011 l’Observatoire des violences policières en Belgique (https://obspol.be), pour recueillir les témoignages de victimes (via la plateforme https://voices.obspol.org), les informer et publier leur témoignage anonymisé afin de libérer la parole. Repérer les abus récurrents à bas-bruit aussi (menottes trop serrées, fouilles à nu, nassage etc.) qui montrent que la violence n’est pas le fruit de pommes pourries mais bien systémique.
Français d’origine, j’ai voulu rééditer l’expérience avec un site dédié aux violences de flics en France : https://france.obspol.org, qui va essayer de lister les victimes, les mettre en avant, stocker preuves vidéo, photos, témoignages, et centraliser en libre accès toutes ces données.
J’ai ajouté votre témoignage et photos à notre site ici : https://france.obspol.org/victimes/david-05-01-2019-grenade-bordeaux/
Pour moi il est important de tenir à jour les fiches des victimes (et la liste des bourreaux). Si vous avez engagé d’autres démarches judiciaire, ou si votre état de santé devait se dégrader, n’hésitez pas à m’en faire part par email.
J’espère que vous vous remettez, et j’ai un grand respect pour ce que vous avez entrepris en vous mettant en avant, il n’y a que comme ça que les choses peuvent changer. Merci pour tout ça.