Je sortais du taf et, sur le chemin du retour, j’ai croisé la nocturne des gilets jaunes a Toulouse.
Vu que c’était sur mon chemin et que le métro était fermé, j’ai suivi le cortège. Ça n’a pas duré bien longtemps, au bout de 5 minutes une horde de CRS s’empresse de scinder le cortège en deux parties à coup de pieds, de matraque et de bouclier.
Je me retrouve devant et nous sommes coursés par une vingtaine d’hommes armés et sapés comme robocop. Ils nous poussent jusqu’à St Georges. Une fois à bonne distance, ils s’arrêtent et c’est au tour d’autres crs qui attendaient gentiment leur tour dans les rues adjacentes. Deux motos les rejoignent et nous pourchassent, ils nous envoient sur l’esplanade au-dessus de st Georges. C’est une souricière. Des dizaines de CRS, gendarmes et des baqueux nous attendaient. Les motards continuent leur chasse et nous balancent des grenades. Tous le monde se met à courir sur l’esplanade. Les flics sortent de tous les côté (ils attendaient sagement dans le noir bien cachés).
Je me retrouve seul sur un côté de l’esplanade, sur ma gauche une dizaine de baqueux sortent du neant. Je lève les bras en l’air, je baisse la tête et me mets sur le côté ne sachant pas si j’allais être interpellé, je voulais montrer patte blanche, alors je n’ai plus bougé d’un centimètre. Ils arrivent à ma hauteur, les trois premiers passent devant moi sans même me regarder et à partir du quatrième tout s’accélère.
Je me prends un coup de matraque sous l’aisselle, le temps que je baisse mon bras un deuxième me vide sa lacrymo dans la gueule et le suivant m’assène un énorme coup de matraque directement dans la bouche.
Je tombe raide (pendant que je dormais j’ai du prendre quelques coups dans le dos vu les douleurs que j’ai eu pendant un moment). Après un gros dodo j’ouvre les yeux et je crache mes dents (entières ou en morceaux) qu’ils m’ont pétées . Au total, j’ai eu 11 dents fracturées et éjectées, ils m’ont laissé là, ne m’ont pas interpellé, c’était juste des coup gratuits, pour le plaisir de faire du mal à quelqu’un.
Il m’a fallu deux ans pour trouver un dentiste qui pouvait s’occuper de mon cas. Assurance et mutuelle m’ont expulsé avec comme excuse que je n’étais plus chez eux depuis des mois (ce qui était faux car je payais bien chaque mois) et que je participais à une « émeute ». J’ai perdu mon travail et ma vie sociale. J’ai mis ma vie sur pause.
La plainte a ete classée sans suite. L’IGPN ne m’a jamais contacté et Je n’ai plus souris jusqu au moment où j’ai enfin reçu un appareil provisoire pour pouvoir retrouver un semblant de vie sociale et un travail.
Je tiens à remercier les mutilés pour exemple d’être à mes côtés depuis quatre ans et merci a tous ceux qui m’ont soutenu .
Yann